lundi 15 mars 2010

Saint François de Sales, docteur de l'Église

L’oraison

Je vous conseille surtout l’oraison de l’esprit et du coeur, celle qui se rapporte à la vie et à la passion de Notre Seigneur. Vous le regarderez longuement et toute votre âme se remplira de lui. Vous reconnaîtrez ses manières d’être et imiterez toutes ses actions. Comme il est la lumière du monde, c’est en lui, par lui et pour lui que nous devons être illuminés […]
En demeurant près du Sauveur par la méditation, en observant ses paroles, ses actions et ses affections, nous apprendrons, avec le secours de sa grâce, à parler, agir et vouloir comme lui[…]
Faites votre méditation chaque jour […]
Si pendant la journée vous ne pouviez faire cet exercice, il faudrait y remédier soit en multipliant les oraisons jaculatoires, soit par une lecture spirituelle, le tout assorti d’une pénitence pour empêcher ce défaut de prendre racine. Puis prenez la ferme résolution de vous y remettre dès le lendemain.

S’il vous arrivait de n’avoir ni goût ni consolation au cours de la méditation, surtout ne vous troublez pas, mais […] plaignez-vous de vous-même à Notre Seigneur, confessez-lui votre misère, demandez-lui son aide […]

Si vous ne goûtez aucune consolation, pas de trouble, même si votre sécheresse est extrême.
Continuez à rester dévotement devant Dieu […] Infailliblement, il sera touché de notre patience, si bien qu’une autre fois en sa présence il nous favorisera de ses consolations […]

Quand bien même il ne le ferait pas, regardons, Philothée, comme un honneur que nous ne méritons pas d’être près de lui et sous son regard.

Ayez toujours présent à l’esprit, ô Philothée, de vous retirer en la solitude de votre coeur, alors que physiquement vous êtes au milieu des conversations et des affaires […] Comme les parents de sainte Catherine de Sienne lui avaient supprimé le temps et le lieu propres à la contemplation, Notre-Seigneur lui inspira de faire un petit oratoire en son coeur pour s’y retirer en esprit tout en se donnant aux affaires extérieures.